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Par philippedester le 13 Février 2021 à 08:07
Tout d'abord, je remercie les éditions Quadrature pour ce nouveau partenariat qui m'a permis de découvrir ces nouvelles de Frank Andriat.
"Dérailler", un verbe qu'on emploie pour parler des trains qui quittent les rails, mais ce verbe a évolué pour parler d'une vie qui quitte la ligne droite.
Frank Andriat base ses nouvelles sur des voyages en train.
1) Dans la première intitulée "Un grand homme", l'auteur brosse le portrait d'un écrivain imbu de sa personne, imbuvable je devrais dire, fat, loin de ce que ces fans pourraient penser à la lecture de ses ouvrages. C'est même à se demander si c'est lui qui les écrit !
2) Dans "Crains les trains", le héros a un secret qui date de sa petite enfance, dont il n'a jamais parlé à personne, même pas à son psy, mais ce traumatisme lui a gâché la vie...
3) Alors qu'il part rejoindre sa copine qu'il n'a plus vu depuis deux mois, un homme rencontre une femme qui ressemble très fort à sa copine. Il s'adresse à elle, mais aurait mieux fait de passer son chemin !
4) Une bande de gamins qui font route ensemble jusqu'à l'école, dans un train, un intrus et tout éclate. C'est dans "Avec des sourires et de la paix".
5) Un homme qui dit au revoir à sa femme sur le quai d'une gare et qui part retrouver sa maitresse, quoi de plus banal? Et si cet "au revoir" était un "adieu". C'est à lire dans "La notification".
6) Et on termine avec "Une histoire d'amour", la nouvelle la plus émouvante sans doute. Un couple de "vieux" sort de l'hôpital où ils ont appris une bien triste nouvelle et font un trajet en train pendant lequel les souvenirs affluent. La surprise est au bout.
Six nouvelles seulement pour un recueil de 145 pages, ce qui veut dire que chaque texte est assez long. On pourrait presque les qualifier de mini-romans tant ils sont riches et complets. Je l'ai déjà dit : je n'aime pas trop les textes très courts qui ne me permettent pas de me mettre dans l'ambiance du bouquin. Ici, j'en ai eu tout le loisir pour mon plus grand bonheur.
Un très bon recueil de Frank Andriat !
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Par philippedester le 12 Janvier 2021 à 19:37
Marcel Sel est un écrivain, blogueur, polémiste, chroniqueur, scénariste et ancien journaliste bruxellois. Je n'aurais sans doute jamais lu son roman "Rosa" s'il ne m'avait été offert. Merci donc à ma généreuse donatrice.
"Rosa", c'est l'histoire d'une femme dans l'Italie fasciste des années 40, devenue nazie après la destitution de Mussolini.
Mais "Rosa", c'est aussi une histoire de non-dit, de secrets révélés à un seul.
Maurice ne fait rien dans la vie, son père l'entretient et tout va très bien jusqu'au jour où son père lui dit : "Tu vas écrire un roman et je te paierai 30 euros la page". S'il veut continuer à gagner de l'argent, il est bien obligé d'obéir à son père. Mais que va-t-il écrire? C'est très bien de se dire qu'on va écrire un livre, encore faut-il avoir un sujet intéressant à développer !
C'est ainsi qu'apparait Rosa, sa grand-mère, juive et déportée, disparue un beau jour dans l'italie devenue nazie. Elevé par Giorgio, le père, le fils de Rosa, Albert, ignore tout de la vie et de l'histoire de sa mère.
Mais un jour, Giorgio a confié toute l'histoire à son petit-fils Maurice qui a tout relaté dans des carnets. C'est le moment de ressortir les vieux carnets et de raconter l'histoire de Rosa.
En dehors l'histoire de la grand-mère, le lecteur apprend aussi qui est Maurice, pourquoi les relations avec son père ou avec les femmes n'ont jamais été très bonnes.
A travers "Rosa", c'est toute l'histoire de l'Italie pendant la deuxième guerre que Marcel Sel nous raconte ici.
Un très bon livre, que j'ai beaucoup aimé, par son côté instructif notamment.
Marcel Sel a un blog intitulé "Un Blog de sel" que je vous invite à découvrir.
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Par philippedester le 6 Janvier 2021 à 09:33
Il y a tout juste un an, je chroniquais le premier roman de ces deux auteurs que sont Yves Vandeberg et Laurent Vranjes, c'était ici.
Après "Jeux de mains", voici "Jeux de vilains". On y retrouve les mêmes personnages, la même équipe de policiers en proie à un nouveau cauchemar : une série de meurtres qui les touchent de très près !
Très vite, les policiers font un lien avec la série de meurtres qui les a secoués dans le roman précédent.
Dans "Jeux de mains", l'inspecteur Corduno a été fortement éprouvé par son enquête et par le décès de sa compagne. Il est parti pour quelques mois au vert.
Le voici de retour en Belgique et le premier meurtre a lieu, le pouce de la victime lui est envoyé, comme un signe que ce premier meurtre est relié aux précédents et ne sera pas le dernier.
Ecrire une suite n'est pas toujours évident. Celle-ci est très cohérente, presque obligatoire puisqu'on y retrouve l'origine du mal. Si assez vite, on sait qui est le serial killer, il reste introuvable et nargue les policiers. Il les blesse au plus profond d'eux-mêmes en s'attaquant à ceux qu'ils aiment. Tous ceux qui sont liés à la disparition de la meurtrière du tome 1 seront touchés ! Le plat de résistance est réservé pour la fin en la personne de l'inspecteur Corduno, bien sûr !
Attention, ce jeu de vilains n'est pas à mettre en toutes les mains : certaines scènes sont décrites avec pas mal de détails que ne supporteront pas les plus sensibles d'entre nous. Pas trop mon truc non plus d'ailleurs !
Sinon, l'intrigue est très bien ficelée. Il s'agit d'un très bon polar qui plaira à tous les amateurs du genre.
PS Il vaut mieux avoir lu le premier tome (et s'en souvenir, ce qui n'était pas mon cas) avant de lire celui-ci.
J'espère retrouver l'inspecteur Corduno et son équipe dans d'autres aventures...
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Par philippedester le 12 Décembre 2020 à 07:46
Une fois encore, je remercie les éditions M.E.O. pour ce nouveau partenariat.
Anne Staquet est écrivain et professeur de philosophie à l'Université de Mons.
En mars de cette année, elle répond à une annonce : une maison de retraite recherche des bénévoles pour faire face à l'absentéisme du personnel soignant à cause de ce virus qui en fera couler de l'encre.
Anne ne sait pas très bien à quoi s'attendre quand elle met les pieds dans cette maison de repos. Ayant demandé de ne pas travailler dans le secteur covid, dans un premier temps, elle se retrouve très vite face à cette pandémie dans le home. Des personnes dont elle s'occupe sont atteintes, elles ont besoin de soins, de compagnie, d'humanité et Anne va répondre favorablement à la mission qu'elle s'est assignée, même si la peur est là, sournoise.
Anne a toujours tout réussi : bonne élève, professeure reconnue, là voilà face à son inexpérience et au regard des autres. Pas facile pour elle de se trouver dans cette situation de l'élève qui apprend une matière qu'elle ne maitrise pas du tout.
Anne Staquet est philosophe. Elle livre ici au lecteur le fruit de ses cogitations. Une expérience qui bouleversera sa vie et dont elle témoigne avec humilité.
Ce texte n'est pas un roman, plutôt un récit d'expériences, d'analyses de la situation et de réflexions philosophiques.
Un livre court, très intéressant, que je conseille à tout le monde.
Un petit bémol : la mort, très présente dans les Ehpad à cette époque, est mise sur le côté. J'aurais voulu que l'auteure raconte, à ses lecteurs, les sentiments qu'elle a ressentis face à la camarde !
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Par philippedester le 5 Décembre 2020 à 20:49
J'ai lu le dernier livre en date de Nicole Nisol, auteure qui habite non loin de Mons. Les textes de Nicole sont, en général, courts et percutants. Celui-ci est plus long et ça ne peut que plaire aux lecteurs.
L'histoire se déroule en deux temps et à deux endroits.
Nicole nous emmène d'abord en Normandie, entre Trouville et Dauville, dans les années 80. Lucie a un mal de vivre qui la mine depuis la fin de la guerre. Elle est un peu absente pour sa fille Julia et se réfugie souvent dans le grenier de sa maison où elle a entreposé des souvenirs dont elle ne parle pas.
Que s'est-il passé pour elle pendant la guerre? Et pourquoi garde-t-elle le silence sur les événements qui l'ont amenée là où elle est maintenant? C'est sa petite-fille, Elise, qui dénouera les nœuds du problème.
Dans la deuxième partie du livre, Nicole nous emmène en Allemagne, non loin de Cologne. Emma vit avec son père Adriaan. Tout va bien pour eux. Emma a un garçon, Erik.
Tout comme Lucie, Adriaan a ses secrets. Il écrit régulièrement des lettres qu'il poste, mais qui lui reviennent.
Un jour, Elise, devenue historienne, assiste à la destruction du mur de Berlin. Là, elle rencontre Erik. Le garçon est subjugué par la ressemblance d'Elise avec sa mère...
Erik emmène Elise chez lui et c'est là que tout va devenir clair et que les secrets des uns et des autres vont être révélés...
J'ai beaucoup aimé retrouver l'écriture poétique de Nicole, mais je l'ai ressentie différemment que pour ses autres écrits, plus mûre peut-être. Je crois qu'avec ce roman, Nicole est devenue une écrivaine à part entière.
Tout au long du récit, le lecteur se demande quels sont les secrets que les protagonistes lui cachent et quels sont les liens qui unissent les personnages des deux parties du récit.
Un livre que je recommande chaudement.
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