• Merci aux éditions du Basson pour ce premier partenariat. 

    Des Bulles dans la tête - Petites histoires... - Marcel Vandriessche -  Livres - Furet du Nord

    Ce livre est une réédition (l'auteur est mort il y a une dizaine d'années). 

    Marcel Vandriessche m'était totalement inconnu. Comme ce livre est une autobiographie, je connais bien, maintenant, cet auteur carolo (né à Charleroi  en 1926).

    C'est donc dans le Charleroi des années trente, cette capitale du Pays Noir, au temps des souffleurs de verre (métier de son père) que l'auteur va asseoir son roman. 

    C'est l'histoire d'un petit garçon pauvre, moqué parfois, qui avec courage va affronter et surmonter les embûches de la vie. 

    C'est l'histoire d'un  écolier, pauvrement habillé, qui a son intelligence pour tout bagage et qui va, petit à petit, se hisser dans le rang des meilleurs élèves. C'est l'histoire de sa scolarité, des professeurs bons ou mauvais qu'il va rencontrer. 

    C'est l'histoire d'une guerre, bien sûr, la deuxième, celle que son père qui avait connu la première, redoutait tant, de l'arrivée des Allemands à Charleroi, des "enfants tués pour la patrie". 

    C'est surtout l'histoire d'un grand écrivain méconnu - si j'en juge par son écriture - , amoureux des mots et de la poésie. 

    Si les biographies ne m'intéressent pas plus que ça (surtout si elles parlent de gens que je ne connais pas), je n'ai pu qu'être charmé par l'écriture de l'auteur : un style parfait dans lequel la poésie se boit à chaque ligne. 

    Je peux ouvrir le livre à n'importe quelle page et y découvrir des mots qui chantent. 

    Un exemple? J'ouvre le livre tout à fait au hasard...

    "Au loin, la mer des blés fabriquait sans se lasser des vagues où voltigeaient des nuées de papillons." p72

    ou encore...

    "Des senteurs douces de café chaud montaient en volutes de la cuisine." p108

    ou bien...

    "J'entasse un peu de neige au coin de mes souvenirs. L'amour, alors l'amour est mon sapin d'étoiles. Mes blessures y font des lampes allumées. Et mes larmes enfin sous vos feux de Bengale sont une fête d'eau contre ma joue fanée."

    Je terminerai ce billet avec deux passages qui m'ont particulièrement marqué.

    Le premier extrait parle d'un cimetière et de la guerre : 

    "Il n'y a plus aujourd'hui que des croix rongées par la mousse, des croix qui sortent de l'herbe comme des fleurs de granit sous le parapluie vert des marronniers. Il n'y a plus rien, que du vent dans les roses et de la cendre rouge qui crisse sous les pas. La guerre fut plus qu'un mauvais rêve, ce fut un cauchemar, un long tunnel noir de désespérance. Et pourtant, quand j'y pense à présent, il m'arrive de regretter ces jours abominables. J'en suis gêné. Seulement, le clan était alors au complet, solide et soudé dans toutes ses pièces."

    Le deuxième extrait parle de la mort de sa mère : 

    "Pourquoi faut-il que les mamans s'en aillent? A quoi cela sert-il de donner, durant toute une vie, des morceaux de soi-même, à quoi cela sert-il de se faire tant aimer si c'est pour susciter tant de peine, en fin de compte? Tant de nuits passées à ne pas dormir, tant d'angoisses parce que l'enfant a seulement un peu de fièvre, parce qu'il ne trouve pas sa voie, parce qu'il a subi une griffure de la vie..."

    Pour les amoureux des mots...

     

     


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  • Tout d'abord, je remercie les éditions Quadrature pour ce partenariat. Cette maison d'éditions ne publie que des nouvelles et elles sont de qualité. C'est on ne peut plus vrai pour ce recueil d'une auteure belge qui m'était inconnue. J'ai vraiment adoré ces nouvelles dont l'enchainement est particulier. 

    L'alphabet du destin

    C'est la première fois, je pense, que je mets 10/10 à un recueil de nouvelles. 

    Je vous explique le fonctionnement de ce recueil : 

    - Tout d'abord, chaque texte commence par un prénom qui reprend les lettres de l'alphabet dans l'ordre chronologique (de Alexia à Zoltan en passant par Benoit, Camille, Didier,...). 

    - Ensuite, chaque texte est amené par le précédent par un personnage qui a un rôle important ou pas dans le précédent. 

    - Il est aussi possible de retrouver un personnage dans un texte plus lointain (par exemple, on trouve déjà Zoltan dans la nouvelle dédiée à Fabian). 

    Me suis-je bien fait comprendre? 

    D'habitude, je ne lis pas un recueil en entier tout à la suite, je lis une nouvelle de temps en temps. Ici, j'ai tout lu en un jour et même comme ça il ne m'a toujours été facile de me rappeler qui était qui. 

    Il ne s'agit pas ici de nouvelles à chutes à qui vont d'ailleurs mes préférences habituellement. Ce sont des textes - extrêmement bien écrits, pas un mot de trop, le souci du détail - qui parlent de vies, de vies différentes, du destin, des événements qui ponctuent une vie : l'amour, l'amitié, le désir ou pas d'avoir un enfant, le harcèlement, la violence parfois, la difficulté d'affronter le quotidien, le métier, les enfants, le ménage, la monotonie de la vie, la dépression parfois, le suicide,...

    Je ne sais pas si j'ai bien vendu ce recueil, mais je le conseille à tous les amateurs du genre. 

    L'auteure

    Liliane Schraûwen est née à Bruxelles en 1946, elle a vécu son enfance en Afrique, au Congo belge. Elle a poursuivi des études de lettres et a exercé plusieurs métiers dont celui d'enseignante et de romancière et nouvelliste. Elle a obtenu plusieurs prix et disctinctions. 

     


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  • Avant de commencer ce livre, je ne connaissais pas Caroline De Mulder, professeure de littérature et écrivain ayant reçu le prix Rossel en 2010 pour "Ego Tango", son premier roman.  

    Elle est aussi l'auteure de "Nous les bêtes traquées" ou "Bye Bye Elvis".

    Née à Gand en 1976, elle réside à la fois à Paris et à Namur où elle est chargée de cours de littérature aux facultés universitaires Notre-Dame de la Paix. 

    "Manger Bambi" est son dernier roman en date. 

    Manger Bambi par Mulder

    Quand un livre me déplait, je fais, en général, l'effort de lire jusqu'à la page 100. Et parfois, ma persévérance paie. 

    Cette fois, je me suis arrêté à la page 40. Ce bouquin m'est tombé des mains ! 

    Mon désistement n'est pas dû à l'histoire qui est sans doute intéressante (Bambi a presque 16 ans, elle a décidé de sortir de la misère en utilisant des sites de "sugar dating", un phénomène assimilé à de la prostitution), mais à cause de l'écriture de l'auteure. 

    Caroline De Mulder a décidé de transcrire ici le langage "jeune" fait de verlan et d'un vocabulaire propre à une certaine classe sociale. Ce récit est, pour moi, tout à fait illisible. J'ai préféré abandonné ma lecture plutôt que d'essayer de déchiffrer les conversations des héroïnes de ce roman. 

    Désolé Caroline De Mulder. J'espère vous retrouver plus tard dans un autre style. 

    Pour plus de renseignements sur le "sugar dating", un terme que je ne connaissais pas du tout, voyez, par exemple, Wikipedia, en tapant "sugar daddy" sur un moteur de recherche. 


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  • Le 23 septembre, je vous présentais une auteure connue principalement pour ses romans jeunesse : Gudule. C'était ici

    Aujourd'hui, je vous présente le dernier de ses romans que j'ai lu : "Le bal des ombres". 

    Le bal des ombres de Gudule

    Morgane, une ado comme les autres, était très proche de son grand-père. Sa grand-mère était plutôt revêche et ses parents, séparés, souvent absents. 

    Un jour, elle est appelée au chevet de son grand-père mourant. Celui-ci est déjà dans le tunnel qui est censé le mener à la lumière, mais il est seul et il a peur. Il appelle sa femme à la rescousse, mais elle ne vient pas. 

    Morgane prend un calmant et s'endort. Elle se retrouve soudain avec son grand-père dans le tunnel. Est-elle morte? Pourquoi sa grand-mère n'est-elle pas venue aider son mari à passer le cap?

    Morgane va alors voyager dans le temps et se retrouver, en 1947, lors du fameux bal où ses grands-parents se sont rencontrés. 

    Est-il possible de changer l'avenir en voyageant dans le passé? 

    Morgane l'espère et c'est la question que pose Gudule dans ce livre qui devrait plaire aux ados. 


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  • Je suppose que tout le monde connait la reine des auteures belges : Amélie Nothom, son teint blafard, son rouge à lèvres vif et ses chapeaux. 

    La dame est présente à chaque entrée littéraire avec un roman très court, lu très vite donc et approchant quand même les 20 euros. Pas une rentrée littéraire sans la grande Amélie. 

    A quoi tient le succès? Je me le demande souvent. 

    En 2000, je la découvrais avec "Attentat", un livre que je n'ai pas aimé. 

    J'ai attendu 5 ans et j'ai lu "Une autre vie" que je n'ai pas aimé non plus. 

    6 ans passent encore et je me lance dans "Frappe-toi le coeur". Résultat des courses : je n'ai pas aimé non plus. J'ai trouvé ce livre sans intérêt. 

    Frappe-toi le coeur par Nothomb

    A peine ai-je eu un peu d'empathie pour une des héroïnes de ce récit : Diane. 

    J'ai détesté sa mère Marie, très belle femme, qui veut toujours passer au-dessus et avant tout le monde et qui est jalouse de sa fille. 

    Heureusement pour Diane, son père l'adore et lui donne tout l'amour que sa mère lui refuse, mais Olivier est fou de sa femme (on se demande bien pourquoi) et lui passe tout !

    Marie aura ensuite un petit garçon qu'elle élèvera en lui prodiguant son amour, mais c'est son troisième enfant, une fille pourtant, qu'elle étouffera de son amour pesant. 

    La seule chose que Marie aime c'est susciter l'envie d'autrui ! 

    Diane quittera vite le cocon familial pour vivre chez ses grands-parents et y trouver l'amour qui lui manquait. 

    Plus tard, elle tombera sur une femme qui se servira d'elle, mais elle finira par ouvrir les yeux. 

    Pour moi, l'histoire n'est pas crédible du tout. Cette mère, jalouse de sa première fille, qui idolâtre la troisième, je n'y ai pas cru une minute. 

    Nouvelle déception donc pour Amélie ! 

    Et vous? Lisez-vous et aimez-vous Amélie Nothomb? 


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