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On oublie souvent que Bruxelles fut une ville fortifiée. De ses remparts, il ne reste pas grand-chose : la tour Noire, la tour d'angle, la porte de Halle. Au hasard de mes pas, j'ai découvert un fragment du mur d'enceinte. Je ne savais pas qu'il en restait !
Mes pas m'emmènent un peu partout, parcourt la ville en tout sens et je découvre des personnages parfois hétéroclites.
Le dimanche, au Grand Sablon, a lieu le marché aux antiquités, lieu très prisé des collectionneurs. Je ne me suis pas rendu à Bruxelles un dimanche (les librairies sont fermées, quelle triste idée !). Aussi vous ne verrez pas l'ambiance de ce quartier. Je vous emmène plutôt à l'église : l'église Notre-Dame du Sablon.
Ce que j'aime dans les églises et cathédrales, outre l'atmosphère qu'on peut y retrouver, ce sont les statues et les vitraux. Bravo les maitres verriers pour tant de savoir-faire !
Quand je vous parle de statues, je pense directement au parc du Petit Sablon, juste à côté de l'église. Ce parc est entouré d'une multitude de statues représentant des corps de métiers. A l'intérieur, on y trouve les statues des comtes d'Egmont et de Hoornes qui ont été décapités sur la grand-place. On peut également y retrouver 10 savants belges dont Mercator et Ortélius.
Gérard Mercator, de son vrai nom, Gérard Kremer, est un mathématicien et géographe flamand, très connu pour ses cartes et la projection qui porte son nom. Ortélius Abraham de son prénom est le fondateur de la cartographie flamande.
Voilà où m'ont mené mes pas. Il ne me restait plus qu'à passer quelques heures dans les librairies d'occasion nombreuses le long du boulevard Lemonnier et la journée était complète.
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Je vais rarement à Bruxelles. Je trouve le trajet en train trop cher.
Cette année-là, j'ai cassé ma tirelire pour aller visiter le musée Magritte dont je vous ai parlé plus tôt.
J'adore me perdre à Bruxelles et découvrir des lieux ou des bâtiments que je ne connais pas.
Je vous emmène donc au hasard de mes pas dans la capitale belge.
De Godefroid de Bouillon à Léopold II ... toute une histoire... belge évidemment.
L'horloge du Mont des Arts donne l'heure juste ... deux fois par jour !
Connaissez-vous Horta et le musée de la Musique?
Le palais de justice ...
L'hôtel de ville : point de repère pour retrouver la grand-place.
Et non loin de la grand-place, que trouve-t-on? Manneken Pis avec un joli costume.
Cette fois, je vous montre sa petite soeur : Jeanneke Pis. Mais pourquoi l'a-t-on enfermée? Aurait-on peur qu'elle se sauve? Est-elle plus espiègle que son frère?
Je n'ai pas le temps de vous en montrer plus aujourd'hui. Je vous donne donc rendez-vous pour la suite dans quelques jours.
En attendant, je vous propose d'écouter la chanson de Bébabar consacrée à Bruxelles.
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Comme je vous l'ai dit, lors de l'atelier d'écriture auquel j'ai participé, nous avons dû écrire un texte à partir d'une oeuvre de Magritte.
J'ai choisi Golconde et, si mon texte est loin d'être un chef-d'oeuvre, je vous le livre tel que je l'ai écrit ce jour-là, en 20 minutes environ. Avec un peu plus de temps, j'aurais pu le travailler un peu. Mais bon, après tout, ce n'est qu'un jeu.
Après la troisième guerre mondiale, la ville de Golconde se vit vidée de tous ses hommes. Plus un mâle à l'horizon, ni jeune, ni vieux.
La ville était entièrement peuplée de femmes.Ces femmes étaient bien insignifiantes. Plus une ne se maquillait, plus une ne faisait de frais vestimentaires. Pour qui se seraient-elles faites belles? Pour appâter qui? Pour plaire à qui?
Même le curé avait disparu et l'église devint le lieu de rendez-vous d'araignées ou autres bestioles peu ragoutantes.
Un jour, la femme du maire réunit, sur la place de la cité, toutes celles qui voulaient la diriger.
Cette dame autoritaire s'estimait la mieux placée pour faire respecter les lois.
chacune trouvait une bonne raison de devenir la dirigeante de la communauté.La soeur du curé, une bien pieuse personne, proposa de s'en remettre à Dieu.
L'église fut réouverte, les prières se firent entendre dans la nef mais Dieu restait sourd aux appels des femmes.
Pourtant, un soir, à la sortie de l'église, un phénomène extraordinaire se produisit. Tous les nuages du ciel disparurent pour laisser place à de petits points noirs. Tous les yeux féminins se levèrent vers l'azur.
Les petits points noirs grossissaient et prenaient forme. On aurait dit ...mais oui, il fallait se rendre à l'évidence : des hommes tombaient du ciel. De vrais hommes avec tout ce qu'il faut! De vrais hommes mais tous pareils, tous identiques, tous semblables, envoyés par Dieu pour diriger la ville et pour plaire aux femmes. Ces hommes tombaient du ciel comme une pluie d'orage. Bientôt toute la place de la cité en fut remplie!Des milliers d'hommes identiques et ... immobiles se plantaient dans le bitume de la place.
Dieu avait juste oublié une chose : de les animer!
Que pouvaient faire ces femmes de statues de marbre? de milliers de statues de marbre toutes identiques?
Ah vraiment! Les voies du Seigneur sont impénétrables!
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Nombreux sont les poètes à avoir écrit à partir de tableaux célèbres. Signalons Henri Michaux qui signa un beau livre constitué d'une trentaine de proses, descriptives et brèves, réunies sous le titre "En rêvant à partir de peintures énigmatiques", toutes inspirées par les toiles de Magritte.
Ne verra-t-on jamais dans un beau visage silencieux, ou dans un visage sans corps, ou dans une tête en plâtre ou en marbre, le front immobile prendre soudain mémoire de ceci ou de cela et la tempe se mouiller du souvenir d'un ancien événement tragique?
Si. C'est arrivé. Ici même. Une tache de sang est apparue et s'élargit.
Sur le blanc visage sans ombre, le souvenir "marquant", d'abord secret, s'est trahi. Le sang va sourdre de la blessure de l'âme.
Au-delà de la tempe, l'intense rouge s'étend, s'aggrave, va devenir ineffaçable.
Par la fenêtre, dans le monde du dehors, des nuages passent, qui paraissent pensés; qui paraissent ralentis, qui demeurent, telle une situation grave qui ne sera jamais réglée, sur lesquels le rideau, à la fenêtre, ne sera jamais qu'à moitié fermé.
Sortie de la main du sculpteur, entrée dans la matière, la vie continue.
D'elle-même, enfin, la pierre ressent, manifeste. A présent, elle revit un drame.
Saignant visage de marbre, par ailleurs inchangé, s'exprimant en silence.
Henri Michaux, Affrontements, Ed. Gallimard
Jean Joubert a longuement rêvé, lui aussi, devant le tableau intitulé "La mémoire". Cela vous donne l'occasion de comparer deux textes différents qui ont une source identique.
Tard est venu le temps de la mémoire
sur ce pays de brume
qu'un brusque éclair ravive.Le rideau est levé, le théâtre s'étire.
Ah! vois ce ciel peuplé de songes
et ce rivage où l'amoureuse
jadis entre ses doigts tissait le sable.Vois ce visage qui livrait
message bleu et tendre image
de jour et de nuit mêlés
dans la boule des corps.Alors dans son regard volait le feu.
Voici, les yeux fermés, la jeune morte,
désormais buste de pierre
avec au front l'éclat de sang :
la signature de l'orage.Poème inédit,1948, collection de l'Etat belge.
Quel texte vous touche le plus? Lequel vous emmène au pays des mots sur un grand cheval blanc?
Cette activité est décrite dans le livre de Béatrice Libert "Au pays de Magritte, Regarder, lire, écrire, créer" publié aux éd. Couleurs livres.
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René Magritte est un peintre surréaliste belge né à Lessines (non loin de chez moi) en 1898. Il meurt à Bruxelles en 1967.
Si je ne m'intéresse pas beaucoup à la peinture, Magritte m'a toujours attiré. J'adore certaines de ses œuvres et j'en déteste d'autres. Tout est une question de gout.
Il y a quelques années, j'ai participé à une conférence sur le peintre ainsi qu'à un atelier d'écriture prenant ses œuvres comme thème.
J'ai lu le livre "Le mystère Magritte" aux éditions Palete. Voici ce que j'en ai retenu :
Après avoir quitté l'école, il étudie la peinture de 1916 à 1918 à l'académie des Beaux-Arts à Bruxelles.
Pour gagner sa vie, il travailla comme dessinateur pour une fabrique de papier peint et, plus tard, réalisa des affiches publicitaires.
René Magritte est le peintre de la magie et du rêve. Ses tableaux transforment le monde visible et jouent avec la réalité et notre perception des choses. Son univers est peuplé d'images étranges, de créatures fantastiques, de paysages impossibles. (Avez-vous remarqué la légèreté de cette pierre qui semble flotter entre ciel et eau et défier les lois de la pesanteur?)
Chez Magritte, le titre n'explique rien, il n'est jamais descriptif. Au contraire, il nous trouble et nous déroute car nous cherchons le rapport entre le titre et l'oeuvre.
Dans ses peintures, Magritte met souvent en relation deux éléments très différents créant ainsi un choc poétique.
(Que font ensemble ces différents éléments de la peinture intitulée "Les valeurs personnelles" où il a complètement modifié les proportions entre les différents objets?)
En poésie, pour les surréalistes, la beauté d'une image nait de la rencontre de deux éléments les plus éloignés possibles et c'est de cette rencontre que doit jaillir l'étincelle poétique.
Les tableaux de Magritte ne provoquent pas seulement une impression étrange, ils font aussi se poser des questions.
Ils jettent un trouble dans notre perception et rendent incertaine la réalité des choses.
Pour Magritte, il n'existe pas de mots pour dire le mystère des choses. En tant que peintre, il a le don de rendre la pensée visible, de la transformer en images.
(Dans la série "L'empire des lumières", l'observateur est troublé par le contraste jour/nuit. Sont ici représentées simultanément sur la toile lumière diurne et lumière nocturne.)
René Magritte aimait lire les histoires fantastiques, les romans d'aventure et il adorait le cinéma.
Si vous voulez découvrir quelques tableaux de Magritte, le musée qui est consacré à ce peintre belge se trouve à Bruxelles. Je ne peux que vous conseiller de le visiter si vous passez dans le coin.
Je vous propose maintenant la vidéo que j'ai trouvée par hasard et qui vous en dira plus sur cet OVNI de la peinture.
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