• Il y a un livre qui trainait dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. Le voici : 

    Georges et les dragons par Hecq

    Comme je vous l'ai déjà signalé, le weekend de la Trinité a lieu, à Mons (ma ville d'adoption) la fête du Doudou (célèbre dragon battu par Saint-Georges, le patron de la ville).

    Ducasse de Mons et livre lu

     

    L'auteur prétend avoir trouvé des documents anciens qui sont à la base de ce récit. 

    L'histoire se passe en 1927, début de la psychanalyse où Freud tient le rôle principal. 

    Le héros de Jean-Pol Hecq débarque à Mons à la recherche d'un cousin dont il ne sait pas grand-chose et nous fait replonger dans la grande guerre avec les soldats du 2e régiment à cheval. 

    Un prétexte pour nous parler de la ville de Mons et de ses environs (j'aime beaucoup les livres qui parlent de lieux que je connais), mais aussi d'une légende qui court à propos de Saint-Georges et des anges qui seraient apparus lors de la bataille de Mons en 1914. Un tableau de Marcel Gillis illustre la scène. 

    Une façon de démystifier l'histoire. 

    Extraits du livre

    "... on l'appelle la procession du Car d'Or. En deux mots : le dimanche de la Trinité, au matin, juste avant le combat, on balade à travers toute la ville des statues de saints, des reliquaires et tout le bazar."

    Ducasse de Mons et livre lu

    Ducasse de Mons et livre lu

     

    "Il y a des centaines de participants, mais, surtout, il y a le Car d'Or, une drôle de carriole qui transporte la châsse de sainte Waudru, la patronne de la ville et fondatrice du chapitre des Dames Nobles."

    Ducasse de Mons et livre lu

    Ducasse de Mons et livre lu

    "- Des religieuses?

    - Oui, mais des religieuses de luxe. Des filles de la haute qui se prélassaient toute la journée à pas faire grand-chose. Jusqu'à ce qu'elles se trouvent un quelconque nobliau disposé à leur passer la bague au doigt."

    "... Saint Georges gagne toujours. Nous n'imaginez pas le dragon remporter le combat tout de même ! Ce sont toujours les bons qui finissent par triompher des méchants.

    Ducasse de Mons et livre lu

     

    Ducasse de Mons et livre lu

    "... peu de temps après la fin de la guerre, un ami m'a raconté qu'en Grande-Bretagne circulait une étrange histoire colportée par des vétérans des premières batailles. Une très obscure histoire d'anges et de saint Georges, tout à fait dans l'air du temps. 

    C'est un peu par hasard que je suis tombé à Paris sur un opuscule qui parlait des Archers de la bataille de Mons, signé d'un certain Arthur Machen, journaliste anglais de son état. En 1914, ce monsieur a publié des articles à propos d'un phénomène étrange qui aurait été observé ici-même par des soldats britanniques dans la nuit du 23 au 24 août, c'est-à-dire en pleine bataille. 

    ... quelques unités se sont retrouvées isolées en avant du gros du Corps expéditionnaire britannique. Elles étaient pratiquement encerclées, et leur perte aurait pu avoir des conséquences irréparables pour l'issue de la bataille en cours. Bref, les Allemands tenaient presque les Britanniques à leur merci. Mais, curieusement, ces derniers ont réussi à se dégager à la faveur de l'obscurité. Ils n'avaient pas une chance sur mille de réussir, mais ils se sont bel et bien échappés au nez et à la barbe de leurs adversaires. 

    ...selon Arthur Machen, ce que racontèrent alors certains soldats qui furent les acteurs de cette aventure, c'est qu'au moment le plus critique, saint Georges en personne serait intervenu pour contenir les troupes allemandes et permettre ce véritable miracle."

    Ducasse de Mons et livre lu

    Ducasse de Mons et livre lu

     

     

    "- Le Car d'Or?

    - Je vous en ai déjà parlé : c'est une sorte de grande carriole en bois doré sur laquelle on pose la châsse de sainte Waudru, la patronne de la ville. On la balade au cours de la procession. Il est tiré par 6 chevaux de trait.

    - Il existe une légende à propos du Car d'Or. Il faut qu'il monte la rampe de la collégiale d'une traite, sinon le malheur s'abat sur la ville et les environs. 

    - Et?

    - Eh bien en 1914, il y a eu un problème...le Car d'Or est resté bloqué au pied de la rampe de la collégiale... Trois mois plus tard, comme par hasard, c'était la guerre."

    Ducasse de Mons et livre lu

    Ducasse de Mons et livre lu

     

    Ducasse de Mons et livre lu

    Ci-dessus, la collégiale. 

    Dans son livre, J-P Hocq fait intervenir des personnages célèbres comme le poète Emile Verhaeren ou l'écrivain Stefan Sweig. 

    Ducasse de Mons et livre lu

     Voilà, grâce à ce roman, vous en savez un peu plus sur ma ville et son folklore. 

    Un jour, vous assisterez peut-être aux festivités. Pourquoi pas? 

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • "Belgiques" (le "s" me gêne !) est une série de recueils de nouvelles des éditions Ker. Chaque recueil est écrit par un seul auteur et est un portrait, en mosaïque, de la Belgique. 

    Pour découvrir cette collection, j'ai commencé par le recueil d'un de mes auteurs belges favoris : Frank Andriat. 

    Belgiques  par Andriat

    Les héros de ces 9 histoires sont des chats ! Il faut pouvoir lire entre les lignes pour bien comprendre ses nouvelles car, c'est sûr, chaque chat représente un homme, un homme politique, par exemple et Frank égratigne la société belge, sa politique, ses souverains. 

    De temps en temps, un chien fait irruption dans le récit. C'est, à chaque fois, un ennemi des chats et il appartient à ... Philippe et Mathilde. 

    J'ai bien aimé "Fichus diables rouges", récit dans lequel on se rencontre que le foot fait fi des problèmes communautaires pour rassembler tout le monde dans une Belgique unie. 

    Des histoires pas toujours faciles à comprendre si on ne connait pas bien la politique belge. Je trouve dommage aussi que certaines expressions, flamandes pour la plupart, ne soient pas traduites voire expliquées. Qui connait, en France, l'expression "Potverdomme"? Un gros mot ! 

    Ces nouvelles ne peuvent que faire penser à l'illustre Jean de la Fontaine qui personnifiait les animaux comme personne ! 

     


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  • Troisième livre d'Armel Job que je lis cette année, onzième en tout. 

    Ce que j'aime chez cet auteur, c'est qu'il sait diversifier ses écrits. Chaque livre part sur un thème très différent. 

    Celui-ci, au titre un peu bizarre, est un roman atypique, inclassable. 

    Les lunettes de John Lennon par Job

    On part d'un collège de Jésuites où le héros au physique de poireau se fait renvoyer pour avoir briser une statue de Jésus-Christ. Julius devient pompiste. 

    Ses parents sont séparés, mais son père ne s'en remet pas et fait tout pour revoir sa femme. Il va même jusqu'à l'épier à l'aide de lunettes d'approche. 

    Au collège, Julius avait un camarade Jean-François toujours prêt à faire les 400 coups. 

    Des années plus tard, ils se retrouvent par hasard. Jean-François vend du vin à des familles qui n'en ont pas besoin ! 

    Les deux jeunes gens ont la même amie, simple amie pour Julius, petite amie pour Jean-François : Charlotte. 

    Mais que viennent faire les lunettes de John Lennon là-dedans? Finalement pas grand-chose, mais sans elles, les événements se seraient déroulés autrement. 

    Des mensonges, des secrets, des quiproquos, des dettes, une famille quelque peu délirante, des coups plutôt fumants font de ce roman une histoire qui se lit avec plaisir. 

    Ce n'est pas le meilleur livre d'Armel Job, mais il se laisse lire et le plaisir est au rendez-vous. 


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  • silencieux tumultes par XhavéeVoici un livre bien silencieux puisqu'il est resté quelques années dans ma bibliothèque sans se faire remarquer, perdu au milieu de ses congénères. Je dois avouer que je l'avais quelque peu oublié, mais mon regard s'est enfin porté sur lui et je l'ai sorti de son rayonnage. 

    Bien sûr, j'ai eu là une bonne idée puisque j'ai passé, avec lui, de très bons moments de lecture. 

    Je ne parlerai pas de l'écriture d'Edmée. Je l'ai déjà fait à plusieurs reprises puisque j'ai lu "Les Romanichels", son premier roman en 2009 et que j'en ai dégusté d'autres depuis. Il suffit de se rendre sur son blog pour se rendre compte de son style parfait. 

    Pour ce roman, Edmée a bien choisi son titre, vous allez vous en apercevoir. 

    La couverture, un peu désuète peut-être, vous indique que vous allez vous rendre dans une autre époque et partir à la rencontre de personnages qui semblent sortis tout droit de la vie d'Edmée. 

    Fidèle à son habitude (son blog peut en témoigner), Edmée nous dépeint des personnages au passé parfois tumultueux, qui cachent des secrets plus ou moins bien gardés, des amours véritables ou arrangés, qui durent ou pas, des blessures parfois profondes, mais que l'on tait le plus souvent. 

    La véritable héroïne de ce roman, c'est la maison, celle que l'aïeule a achetée et qu'elle a transmise à ses descendants. C'est donc une saga familiale qui se déroule ici de 1928 à 2009. 

    Il y a d'abord Jean et Germaine dite Maine. Cette dernière est devenue mélancolique sans trop savoir pourquoi, neurasthénique diront certains. Jean, lui, peint à ses heures perdues. Mais pourquoi a-t-il fait le portrait de cette jolie servante au pied bot? 

    Viennent ensuite leur fils, Marco, et Anne, sa femme, tellement distraite qu'elle se cogne très souvent sur les bords de portes. 

    Suivent les jumelles, Christine et Mireille. La première aura un enfant de père inconnu (encore un secret bien caché). Quant à la deuxième, restée célibataire comme sa soeur, elle vit un amour caché, mais tout secret risque d'être dévoilé un jour. 

    L'histoire se termine avec Daniel et Pavlina qui ressort le portrait de la trop jolie servante...

    Quatre générations se sont déroulées sous la plume alerte d'Edmée. Toutes ont été traversées par des tumultes silencieux - je vous avais dit qu'Edmée avait bien choisi son titre - et aucune ne vous laissera indifférent. Et n'oublions pas le témoin muet de ces joies et de ces peines : la maison qui porte la trace des unions et désunions, des naissances et des décès, des arrivées et des départs...

    Un livre à lire sans modération. Vous quitterez les personnages comme si vous les connaissiez de longue date et ils ne pourront que vous manquer. 


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  • Kate Milie est une auteure bruxelloise qui anime régulièrement des balades à Bruxelles sur base de ses livres. 

    Elle a publié son premier roman en 1999 : "Une belle époque", un livre consacré à l'Art Nouveau, chez Chloé des Lys, ma première maison d'édition. C'est là que je l'ai rencontrée. 

    Kate Milie est bibliothécaire, passionnée par le patrimoine et l'architecture, ce qui se ressent dans ses polars où elle mêle enquêtes policières et découverte du patrimoine bruxellois. 

    Je la retrouve ici avec son opuscule "Muséum" qui, comme le titre l'indique, invite le lecteur dans un musée, un ancien musée où plus personne (à part quelques vieux habitués ne viennent). 

    Pause lecture : Muséum de Kate Milie

    Alexandra a fui son compagnon violent et trouve refuge dans un musée où la vie semble s'être arrêtée. Les gardiens sont obnubilés par les horaires et Alexandra n'est pas très ponctuelle...

    Je rappelle : les opuscules sont des tout petits bouquins de 5000 mots édités aux éditions Lamiroy, une série de nouvelles à laquelle on peut s'abonner pour un envoi hebdomadaire. 

    Le mien s'intitule "Bon anniversaire, Lola" et a le numéro 135.


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