• Bayer La végandelle

    Tout d'abord, je remercie les éditions Quadrature pour l'envoi de ce recueil de nouvelles. 

    "La végandelle", un titre qui intrigue. Il faut pourtant attendre la dernière nouvelle dont c'est le titre pour découvrir cette nouvelle spécialité issue de la tête de l'auteur. 

    Laurent Bayer est politologue de formation. Il a aussi traduit des romans graphiques et des albums de jeunesse. Il puise son passe-temps de prédilection dans "l'observation socio-anthropologique", c'est dire s'il connait le genre humain. Cela se traduit évidemment dans ces 10 nouvelles assez longues (je préfère les textes d'une certaine longueur afin d'avoir le temps de m'identifier aux personnages) dans lesquelles l'humour est présent. 

    Laurent Bayer affirme d'ailleurs que "l'homme du XXIe siècle sombrerait dans le désespoir le plus noir s'il était privé de ce remède disponible sans ordonnance qu'est l'humour". Et c'est surtout cet humour qui m'a fait apprécié les textes de l'auteur. J'ai souri à plusieurs reprises, ce qui est plutôt rare au cours de mes lectures. 

    Merci pour cela, Monsieur Bayer. 

    Il est toujours difficile de parler de nouvelles. Un lecteur préférera celle-ci; un autre, celle-là. On les trouvera toujours de qualité différente. 

    Je dirais donc simplement que l'auteur emmène ses lecteurs dans l'intimité de Bruxellois qui ont un projet qui n'aboutira pas nécessairement. Eh non ! Les "végandelles" ne se vendront pas ! Mais que sont-elles? me demanderez-vous. Il suffit de penser aux fricadelles qu'on trouve dans les friteries (faites avec quoi, on se le demande) et au mot devenu maintenant si courant "végan". Mais ce recueil ne se limite évidemment pas à cette nouvelle (qui n'est d'ailleurs, pour moi, pas la meilleure).

    Envie de lire et de sourire? Lancez-vous sur ce recueil. Je suis sûr que vous ne le regretterez pas

     

     


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  • La sonate oubliée par MoreauJe trouve souvent des livres d'auteurs belges chez Oxfam. Je ne connaissais pas Christina Moreau, son roman m'a attiré. 

    Si vous aimez la musique, le violoncelle, Vivaldi et ses sonates, ce livre est fait pour vous. 

    Si vous aimez Venise et son histoire, ce livre est fait pour vous. 

    Le roman est subdivisé en deux parties qui s'entremêlent : Seraing (Liège) à notre époque après le démantèlement de l'usine Cockerill et Venise à l'époque de Vivaldi. 

    Kevin est un jeune garçon secrètement amoureux de Lionella, 17 ans, d'origine italienne, qui ne vit que pour son violoncelle. Elle va participer au prochain concours Arpèges, mais voudrait trouver une partition originale. 

    A une brocante, Kevin découvre un coffre qui contient une partition, une médaille coupée en deux et un cahier. Il l'achète et en fait cadeau à son amie. 

    Lionella en est sûre : cette partition est l'oeuvre de Vivaldi; il doit s'agir d'une partition oubliée ! C'est cette musique qu'elle jouera pour le concours...

    Elle se met à lire le carnet qui accompagne la partition : c'est le cahier intime d'une jeune fille qui a vécu au XVIIIe siècle à Venise, une élève de Vivaldi (tiens, je ne savais qu'il était prêtre ! ). Elle va alors plonger dans le destin d'Ada, cette orpheline, pensionnaire de l'Ospedale della Pietà, établissement dans lequel Vivaldi enseignait la musique à des âmes dévouées, des orphelines musiciennes, virtuoses très réputées, mais enfermées pour toujours dans l'anonymat. 

    Lionella veut faire sortir Ada de cet anonymat et quand Lio veut quelque chose, rien ne l'arrête...

    Un premier roman plaisant, une plongée dans le monde de la musique et dans l'histoire de la Sérénissime...

     

     


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  • Un pied devant l'autre - Tome 1: Les Fractions complémentaires Format Kindle

    Je connais un peu Eric Dupriez, car il a participé à un atelier d'écriture avec moi. 

    Il y a quelques mois, j'ai lu et beaucoup apprécié son témoignage sur la cybercriminalité : voir ici

    Comme son écriture m'avait plu, j'ai eu envie de découvrir son premier roman "Un pied devant l'autre" dont le premier tome s'intitule "Les fractions élémentaires" et je ne le regrette pas du tout. Je dois même dire que j'attends la sortie du deuxième tome intitulé "Le vol du goéland" avec une certaine impatience tant j'ai envie de retrouver ses personnages auxquels je me suis attaché. 

    L'histoire commence bien mal puisque le lecteur assiste, dès le départ, un peu à la manière d'un polar, à l'assassinat d'un couple dont le mari est banquier (ça a de l'importance pour la suite). Si le lecteur assiste au meurtre, un autre témoin existe : Anaëlle, leur fille âgée de 12 ans, voit ses parents se faire trucider devant ses yeux. Elle prend la fuite poursuivie par les bandits. Sa soeur, Elisa, 16 ans, dormait chez une amie. C'est elle qui va découvrir leurs parents morts et sa petite soeur disparue. 

    Anaëlle sera sauvée par Dylan, un garçon de son âge. Dès lors, ils ne se quitteront plus et le garçon veillera toujours sur la gamine atteinte de parésie (paralysie partielle ou légère, se manifestant par une diminution de la force musculaire), un sujet que l'auteur connait bien...

    La fillette va passer par tous les stades de la catastrophe : le déni, la prise de conscience et l'acceptation. 

    Les parents de Dylan se proposent comme famille d'accueil pour recevoir les deux soeurs. Ceux-ci feront tout pour guérir Anaëlle et pour aider Elisa qui, elle aussi a subi un traumatisme. 

    L'auteur emmène alors ses lecteurs en baie de Somme, dans le parc de Marquenterre, et dans une longue randonnée sur le GR20 en Corse. Et là, je peux vous dire que le lecteur profite à fond des paysages et de la randonnée si bien décrits par Eric Dupriez. C'est un vrai délice que de voyager avec les protagonistes qui feront des rencontres extraordinaires. 

    Si le récit commence mal, le lecteur est plongé ensuite dans un monde de "bisounours". Je dis cela sans moquerie. Les personnages que l'auteur a créés sont, pour la plupart, d'une bonté sans pareille. On est assez loin de l'espèce humaine actuelle ! Mais ça fait du bien de se dire que des gens comme ça peuvent exister. 

    Quant aux enfants, ils sont très adultes et leurs propos ne sont pas toujours du niveau des jeunes de cet âge...

    Je ne vous en dirai pas plus sinon qu'il fait bon se retrouver dans une ambiance plus rose que grise si on excepte le début. L'auteur s'est beaucoup renseigné sur les régions visitées par les protagonistes, sur différentes pathologies et traitements. Il n'a rien laissé au hasard ! Du bon travail ! 

    Eric m'a promis la suite pour 2024. J'ai hâte...

    Un pied devant l'autre d'Eric Dupriez

    PS J'oubliais l'art qui fait partie intégrante du récit (musique, chants, danses, dessins, photographies) et les paroles de chansons qui ponctuent certains paragraphes. 

     

     

     


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  • L'ombre d'une racine de François Degrande

    Une fois encore, je remercie les éditions M.E.O pour l'envoi de ce nouveau roman.

    Il s'agit du premier roman de François Degrande, poète, musicien, auteur-compositeur-interprète et enseignant ! 

    L'histoire se passe en Espagne, sur la côte de Galice où l'ombre de Franco plane encore. L'auteur fait notamment référence aux vols d'enfants qui ont eu lieu lors du règne du dictateur. 

    Le héros est Santos, marié à Lucia, une thérapeute pour enfants. Il enseigne la littérature classique à l'université et là, c'est l'ombre de Cervantès qui plane sur le récit. 

    L'histoire se déroule entre 2002 et 2005. 

    En 2002, Santos se trouve sur une plage en train de nettoyer les dégâts causés par un pétrolier. 

    En 2005, on le retrouve en prison. 

    Mais que s'est-il passé pour que ce professeur, amoureux de la littérature et de sa femme, se retrouve emprisonné?

    Il raconte son histoire à son avocat, de son enfance au jour où il a été arrêté...

    Sur la plage, il a trouvé un nourrisson et un chien. Il les a emmenés tous les deux avec l'intention de les rendre aux autorités. Toutefois, il n 'est pas en très bon terme avec la Guardia Civil. 

    Dans un premier temps, il emmène le petit (et l'animal) chez lui où il constate que sa femme a disparu. 

    Le couple rêvait d'un enfant. N'est-ce pas là un cadeau du ciel? Un cadeau qui va finalement virer en cauchemar...

    2005 : Santos se raconte donc à son défenseur, mais le professeur n'est-il pas un rien mythomane et menteur? L'avocat peut-il croire la version de son client? La police, elle, n'en croit pas un mot...

     


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  • Une lumière incertaine par Delcorte

    Une fois de plus, je remercie les éditions MEO pour ce nouveau partenariat. 

    "Une lumière incertaine" est le premier roman D'Arnaud Delcorte, professeur de physique qui, depuis une quinzaine d'années publie des recueils de poèmes. 

    L'auteur est donc très intéressé par la poésie et ça se ressent très fort dans son roman. 

    Sur 110 pages seulement, l'auteur mêle des chapitres inspirés d'une bande dessinée (La femme piège), un conte traditionnel rwandais et même des extraits de l'Ancien Testament. Il faut évidemment ajouter à ça l'histoire du héros de ce roman. Ce melting-pot, comme on dit chez nous, m'a un peu déboussolé d'autant plus que le héros passe d'une époque à une autre pour revenir à la précédente...

    Le héros, c'est Olivier Tegera, un migrant rwandais. Il raconte aux lecteurs sa trajectoire depuis le Rwanda qu'il a fui pour des raisons qu'on connait jusqu'à Bruxelles en passant par l'Egypte et Alger. 

    Elle s'étend sur 14 ans si je ne me trompe. 

    Un périple qui ne s'est pas fait sans embuches, vous le pensez bien et une vie de sans-papier qui ne s'est pas déroulée sans problèmes évidemment. 

    "Livre étrange que celui-ci, nous dit Vincent Tholomé (Le Carnet et les Instants) dans sa postface. Nous faisant passer, sans tambour ni trompette, de la réalité la plus crue aux anciens  contes et légendes rwandais. De la violence la plus extrême à la douceur la plus suave. De la désolation aux élans du coeur. Un livre, en somme, moins fait pour comprendre le monde, la furie des Grands Lacs, que pour se frotter à la vision singulière de l'auteur sur l'humanité."

     


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